Depuis l'Antiquité, lièvres et lapins ont fait du chemin ! Maintenant, les léporidés ne sont plus seulement chassés, ni même élevés pour leur chair : ils font aussi partie des NAC, les nouveaux animaux de compagnie.
Dans l'agriculture, à la fin du Moyen Âge, les garennes privées des seigneurs laissent place à des garennes destinées à l'élevage et à la vente : plus petites, entourées de murets, ce sont les futurs clapiers. L'élevage de lapin n'est plus un privilège noble.
A partir de la Renaissance, on s'intéresse déjà au lapin en tant qu'animal de compagnie doux et facile à apprivoiser. Dès lors, on commence à sélectionner les spécimens selon leur couleur et leur apparence physique (poils plus ou moins longs, oreilles plus ou moins tombantes, taille... etc.)
Garçon et lapin par Sir Henry Raeburn (vers 1814) |
Au XVIIe siècle grâce aux traités agricoles, on sait que le lapin est prisé non seulement pour sa viande mais aussi pour sa peau ainsi que pour son fumier qui fournit un excellent engrais. En revanche, jusqu'au XIXe siècle, les lapins élevés dans les clapiers sont destinés uniquement à fournir peau (au XIXe siècle on sait que la chapellerie française utilisait à elle seule 15 millions de peaux de lapins par an !), poil (on tisse de la laine à partir des poils de lapins angora à partir du XVIIIe siècle en France) et éventuellement compagnie : pour la table, on préfère le lapin sauvage, ou de garenne, jugé meilleur.
Une femme (Sybil Mary) file la laine de ses lapins dans son jardin en 1930 (source) |
A partir du XIXe siècle apparaissent les clapiers de style cage comme nous les connaissons aujourd'hui. C'est aussi à cette époque que sont créées et répertoriées les premières races de lapin.
Au XXe siècle apparaît l'élevage de lapin classique comme on peut le connaître aujourd'hui. Je tiens au passage à mentionner un fait révoltant selon moi. A l'époque, il existait en Australie un virus nommé myxomatose, mortel pour les lapins. Des "savants" (ou plutôt des imbéciles) ont pensé introduire ce virus pour éradiquer les lapins aux endroits où ils pullulaient et posaient problème. Evidemment, la maladie ne s'est pas contentée de toucher uniquement les nuisibles : elle s'est étendue aux élevages... et depuis, ce virus autrefois inconnu en France, très contagieux et sans traitement continue à toucher des lapins ! Bravo le progrès !
Aujourd'hui, le lapin continue à être élevé pour sa chair, pour son poil (mais plus tellement pour sa peau), mais aussi comme animal de laboratoire... et comme animal de compagnie, évidemment !
Petit compagnon sympathique, peu exigeant et facile à élever, il est aussi devenu une vedette pour les enfants dans les livres, les dessins-animés, les jouets, les produits, les pantoufles...
Un jouet lapin à chevaucher, datant de la fin du XIXe s. (source) |
Famille Sylvanian de lapins, jeu commercialisé à partir des années 1980 |
Mon jeu fétiche !!! Que de souvenirs 😍 |
Et n'oublions pas le fameux lapin blanc que tout magicien doit savoir tiré de son haut-de-forme ! Pour l'anecdote, ce tour de passe-passe serait apparu en 1814 : le prestidigitateur français Louis Comte aurait ainsi tiré pour la première fois un lapin de son chapeau, tour qui eut ensuite le succès que vous savez. Aujourd'hui, lapin et chapeau font partie des accessoires indispensables du magicien !
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Depuis les années 1970, le lapin de compagnie a d'ailleurs sa propre discipline d'agility, le kanin-hop, venu de Suède. Le kanin-hop est bien populaire en Suède où sont organisés des concours et des championnats. Il démarre tout doux en France, vous pouvez d'ores et déjà aller voir le site de L'Union des Associations françaises de Kanin-Hop.
Voici un exemple de compétition en vidéo, vous pouvez en chercher plein d'autres sur internet.
Et voilà la championne de saut en longueur, la suédoise Miss Pinkys Grand Champion Harajuku (2,80m en 2017)
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Quant au lapin de Pâques ?
Avec le lapin, il y a les oeufs, symbole fort de Pâques dès le Moyen Âge, et même bien avant pendant l'Antiquité : de tout temps, l'oeuf a été vu comme un symbole de résurrection lié au Printemps avant d'être lié au Christ.
Image de Little Nemo |
On dit que le lapin de Pâques vient d'une légende allemande : une mère aurait caché des oeufs pour ses enfants dans son jardin le jour de Pâques et ceux-ci, en voyant un lièvre, crurent que c'était lui qui les avaient emportés (en Allemagne, on parle du lièvre de Pâques, Osterhase, non du lapin, peut-être parce qu'il est plus magique, plus vieux, plus rapide et plus mystérieux que le lapin commun). Les frères Grimm mentionnent déjà ce lièvre de Pâques au XVIIIe siècle.
On sait que bien plus tôt le lièvre était déjà lié à la fête. Ainsi, au XVIIe siècle (et probablement avant) il existait une coutume le jour de Pâques en Angleterre : les garçons partaient attraper un lièvre et ceux qui en emmenait un au recteur avant 10heures recevaient une tête de veau, ou une pièce d'argent.
Une autre légende serait mentionnée, dit-on, dès le XVIe siècle en Russie : un lièvre courageux a sauvé l'archange Gabriel, qui était descendu sur terre, des chaînes des voleurs séduits par ses vêtements dorés, et a promis d'apporter des œufs peints aux justes ouvriers dans les jardins chaque année la nuit de Pâques. Depuis lors, à la veille de la fête de la résurrection du Christ, le lièvre cache dans l'herbe des œufs de Pâques pour les enfants.
En outre, d'aucuns disent que ce personnage est apparu car, autrefois, on dessinait le symbole des trois lièvres sur les oeufs destinés à être offert à Pâques.
Souvenez-vous aussi que cette tradition tire probablement son origine dans la tradition celtique et sa déesse Eostre.
Par ailleurs la chasse au lièvre fut pendant longtemps une grande distraction organisée le Lundi de Pâques, au moment où le carême se terminait et qu'on pouvait recommencer à manger de la viande.
On sait aussi que le lièvre, tout comme les oeufs, comptait parmi les redevances de Pâques (des dons en nature que devaient payer les paysans aux nobles et aux institutions ecclésiastiques, en échange de leur protection et de la location de leurs terres).
Toujours est-il que ce personnage du lapin de Pâques immigre aux Etats-Unis au XVIIIe siècle avant de se répandre un peu partout dans le monde occidental... jusqu'à connaître un grand succès quand le chocolat devient une denrée "commune" et intrinsèque de Pâques. Et voilà comment un lapin peut remplacer un prophète dans les légendes et l'imaginaire populaire !
Pour en savoir plus sur l'élevage de lapins à travers les âges, vous pouvez lire ce document. Et vous pouvez lire ce traité agricole du début du XXe siècle.
Pour en savoir plus sur le Lapin de Pâques, je vous conseille de lire les ces articles :
Le lapin à chevaucher est magnifique. Croque carottes jeu divertissant 😉 Tu m'as fait connaître la pub de Nesquik
RépondreSupprimerPassionnant cet article. Et bon souvenir avec le Croque-Carottes venu pique-niquer à Trousse-Chemise :-))
RépondreSupprimerhihi oui !!!
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