Dans la culture slave, le lièvre a donc pu être vu comme un symbole de fertilité et de renouveau... mais il est aussi étroitement lié au Diable. Ainsi, certaines légendes prétendent que le lièvre a pondu les œufs dans lesquels sont nés les démons.
En Ukraine, on raconte au contraire que le diable a créé le lièvre et qu'il est son "chien", c'est-à-dire son fidèle serviteur ou son larbin. Parfois, il lui sert même de monture. D'ailleurs, lièvres et diable possèdent le même surnom : L'Oblique. Dans certaines régions polonaises, le diable a une queue de lièvre. En Russie, on peut reconnaître les sorcières car elles sont dotés d'une queue de lièvre.
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Il existe également une croyance répandue en un "lièvre-garou": un gobelin ou un démon aurait pris la forme d'un lièvre pour mieux duper son monde. Quand on l'attrape, il devient si lourd que le chasseur ne parvient pas à le ramener jusqu'à chez lui... mais quand il le laisse tomber, l'animal disparaît dans un éclat de rire.
Parfois, ce lièvre diabolique prend la forme d'un tourbillon : si tu regardes ce tourbillon à travers ta manche, tu peux distinguer la créature qui s'y cache.
On parle aussi d'un lièvre qui ne meurt pas mais grossit chaque fois qu'on lui tire dessus, jusqu'à atteindre la taille d'un arbre. Il est aussi fait mention de lièvre boiteux ou à trois pattes, incarnation du diable qu'on retrouve en France dans des contes notamment alsaciens et lorrains (qui ont eu des rapports avec les Allemands, donc avec les Polonais slaves).
Pour se protéger d'un tel lièvre diabolique, une seule solution : il faut prendre avec soi un chien noir dont le pelage ne comporte aucune tache blanche.
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Globalement, voir un lièvre est plutôt un funeste présage. Si un lapin croise votre chemin, vous devez faire demi-tour ou vous frapper le genou avec une pierre blanche, sinon vous ferez face à des malheurs dans les affaires que vous avez entreprises. Si vous attrapez un lapin sauvage, avant de le ramener chez vous, vous devez le jeter dans les épines, afin que le diable soit piqué et quitte le corps de cette proie.
Selon la rumeur populaire, cette superstition du lièvre porte-malheur aurait sauvé la vie au grand écrivain russe Alexandre Pouchkine. En 1820, il est exilé de Moscou par l'empereur Alexandre Ier. Quand celui-ci meurt, en 1825, l'écrivain veut aller plaider sa cause... or, on raconte qu'un lièvre courut à côté de lui, sur la piste qu'empruntait son traîneau. Y voyant un mauvais présage, Pouchkine fit demi-tour, ce qui lui a évité d'être tué dans la "révolte des décembristes".
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En 2000, pour célébrer les 175ans de cette histoire, une statue de lièvre a été installée à l'endroit où aurait eu lieu cette rencontre. Sur une plaque, il est noté "До Сенатской площади осталось 416 верст" c'est-à-dire "416 miles à gauche de la place du Sénat" (ou aurait pu mourir l'auteur)
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En 2019, un lièvre de paille de 3m de haut a été érigé dans la maison d'exil de Pouchkine, à Mikhaïlovskoïe.
Partout dans le monde, l'imagination à l'origine de toutes ces légendes, est fertile ! c'est rigolo toutes ces superstitions et l'importance qu'on leur donne. Comme ci frapper son genou avec une pierre blanche pouvait changer le destin, à part une petite douleur !
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