Pourquoi le corbeau est-il condamné à avoir soif ?

Voici une légende mythologique qui met en scène Apollon et des corbeaux...

 

Ce jour-là, Apollon et son corbeau familier cheminaient quand ils croisèrent le fils de l'Amour, Eros. Apollon en vint à se moquer d'Eros et de son minuscule carquois qui ne contenait que des petites flèches. Eros, en colère, décide de prouver à Apollon que ses flèches, bien que petites, sont dangereuses : il tire dans son coeur une flèche d'or et vise le coeur de la belle nymphe Daphné avec une flèche en plomb. 

 

La flèche d'or rend Apollon éperdument amoureux de la nymphe, tandis que la flèche de plomb inspire du dégoût à celle-ci. Ainsi, tandis que le Dieu s'élance pour enlacer Daphné, celle-ci se met à courir, effrayée. Pourchassée par Apollon, se voyant perdue, elle implore son père (un fleuve), de lui venir en aide. Il exauce son souhait en la transformant en laurier. 

 

Désespéré, Apollon se lamente au-dessus du laurier. Mais courir lui a donné grand-soif, aussi demande-t-il à son corbeau d'aller lui chercher de l'eau. Il lui confie une coupe et l'oiseau s'en va. 

En chemin, le corbeau trouve un figuier et se pose sur ses branches. La tentation des fruits est grande, mais ils ne sont pas encore mûrs... Que faire ? Le corbeau ne peut résister : il attend quelques jours que les fruits mûrissent. Après avoir fait un festin de figues, il retourne auprès de son maître, lequel est fort fâché d'avoir autant attendu. 

"Ce n'est pas ma faute ! prétend le corbeau. Il y avait une hydre près de la source : je n'ai pas pu y accéder pour prélever de l'eau !" 

Mais Apollon se rend compte qu'il ment. Pour le punir, il lui infligea une malédiction : désormais, il ne pourrait plus boire d'eau durant toute la saisons des figues. Et pour rappeler à tous son indiscipline, il envoya le corbeau dans les étoiles. On l'y retrouve encore sous forme de constellation : il se trouve près de la constellation de la Coupe, qui reste inatteignable car elle est protégée par l'Hydre... Comme pour se venger ou pour tromper sa soif, le Corbeau semble d'ailleurs becqueter la queue de l'Hydre. 

Constellation de l'Hydre, de la coupe et du Corbeau par Hévélius
(source)

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