Selon un auteur romain, Tite Live, un corbeau vint un jour à l'aide du tribun Marcus Valerius (au IVe s. av. JC) :
"Comme les Romains passaient des heures tranquilles de garde, un
Gaulois, remarquable de taille et d'armes, s'avança devant eux. Il
frappe son bouclier de la lance et, ayant obtenu le silence, il défie
par interprète, l'un quelconque des Romains à en décider avec lui par le
fer.
Il y avait un jeune tribun militaire, Marcus Valerius, qui ne
s'estima pas moins digne de cet honneur que Titus Manlius. Il s'assura
d'abord du vouloir du consul, puis s'avança en armes entre les deux
lignes. Mais l'intervention de la puissance divine enleva de son éclat
au combat des deux hommes. Car, au moment où le Romain engageait déjà la
lutte, soudain un corbeau vint se poser sur son casque, faisant face à
l'ennemi. Tout joyeux, le tribun commença par accepter cette apparition
comme un heureux présage envoyé par le ciel ; puis il pria " la
divinité, dieu ou déesse, qui lui avait envoyé cet oiseau favorable, de
l'assister d'un beinveillant vouloir. "
Chose merveilleuse à dire !
L'oiseau ne se contenta pas de garder la place qu'il avait prise d'abord
; mais, à chaque reprise du combat, il se redresse sur ses ailes,
attaque du bec et des serres la face et les yeux du Gaulois, jusqu'au
moment où, terrifié par l'aspect d'un pareil prodige et l'esprit aussi
troublé que la vue, celui-ci est égorgé par Valerius. Le corbeau
disparut, dirigeant son vol vers l'orient."
On voit bien, dans ce passage, que le corbeau est vu comme un adjuvant divin. Suite à ce combat, Marcus Valerius reçut le surnom de Corvus ("corbeau"). Il permit aux Romains de remporter la victoire face aux Gaulois et fut ainsi nommé consul l'année suivante, malgré son jeune âge.
Le fils de Marcus Valerius Corvus reçut le nom de Marcus Valerius Maximus Corvinus (soit "petit corbeau")
Histoire Romaine de Tite Live, Manuscrit du XIVe s. |
Dans l'image ci-dessus, vous voyez Marcus Valerius et le Gaulois en mode "chevalier" car l'enlumineur a représenté la scène selon les codes de son temps (au XIVe siècle = grande mode du monde de la chevalerie et de l'idéal courtois).
En réalité il faut plutôt les imaginer comme ça :
Et voilà, on connait mieux l'histoire entre le Romain et le Gaulois, enfin .... :-))
RépondreSupprimerOu l'histoire des irréductibles corbeaux ;-)
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