Avec l'arrivée du christianisme, en Europe, lièvres et lapins ont commencé à revêtir un symbolisme ambigu.
Nous l'avons vu, le lièvre a occupé une place non-négligeable dans les anciennes croyances. Dès lors, il a incarné un animal diabolique. Par ailleurs, étant connu pour leur fécondité, lièvre et lapins sont devenus des symboles de la luxure. En outre, la croyance qui soutenait que le lièvre était hermaphrodite en a fait le symbole des homosexuels, condamnés par l’Église.
Cette allégorie de la Luxure de Pisanello date du XVIe s., soit de la Renaissance... Mais on voit que lapin est toujours associé à ce vice. |
A partir de là, des tabous alimentaires ont pu frapper la viande de léporidé, même si l'interdiction formelle de manger lièvre ou lapin a rarement était mise en application, à en juger par les nombreux témoignages de chasse médiévaux.
Lutter contre le paganisme et ses divinités de la fécondité revenait donc à lutter contre les lièvres. Ainsi, dans les sculptures des églises ou dans les peintures saintes, on trouve de nombreuses scènes de chasse au lièvre. Un lièvre capturé, voire écorché ou prisonnier de la gueule d'un chien, représente le paganisme vaincu. Au contraire, si le lièvre court toujours, il reste encore du boulot avant d'éliminer les traces des cultes païens !
Sur ce manuscrit égyptien du nouveau Testament (Xe s.), on voit un lièvre dévoré par un renard... On a pu y voir la lutte du bien contre le mal, mais qui incarne quoi ? |
Incroyables ces croyances !
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