Nous avons bien écumé les différents aspects du corbeau dans les cultures européennes depuis l'Antiquité. L'Eté touche bientôt à sa fin : il est grand temps d'allr faire un tour sur les autres continents.
Commençons par l'Asie et partons en Orient avec une première escale dans les légendes turco-mongoles (bien que distants, ces deux pays ont connu un "pont" culturel au Moyen Âge par le biais des invasions mongoles).
Dans la mythologie turco-mongole, Ülgen est un dieu créateur. Une légende raconte qu'un jour, il envoya un corbeau chercher les âmes des humains auprès de Kuddai (un démon du feu).
Le corbeau s'exécuta, mais lors du voyage du retour, il avisa un cadavre qui attisa sa gourmandise. Il piqua aussitôt vers le sol et alors qu'il ouvrait déjà le bec, prêt à se sustenter, il laissa échapper une âme qui tomba sur la pinède. Les aiguilles des arbres absorbèrent l'âme : voilà qui explique pourquoi, aujourd'hui encore, les épines des sapins, des épicéas et autres pins restent vertes même en Hiver et qu'elles ne tombent guère, au contraire des autres arbres.
(En gros : merci le corbeau, c'est grâce à toi qu'on a des sapins de Noël !)
(Et soit dit en passant : ce n'est pas en laissant tomber son fromage que le corbeau des fables en a fait autant !)
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Voici une autre légende mongole : on raconte que le premier chaman était un jeune homme nommé Tarvaa. Un jour, il fit un malaise et son esprit s'échappa de son corps. Ses parents le crurent mort et le sortirent de la maison. Pendant ce temps, l'esprit de Tarvaa gagna le monde des morts, où le juge des trépassés le trouva très courageux de s'être aventuré ici. Pour le récompenser, il voulut lui faire un présent. Tarvaa demanda la connaissance. Son esprit repartit dans son corps, mais les corbeaux avaient profité de son inconscience pour lui dévorer les yeux. Tarvaa devint donc aveugle, mais il fut aussi un grand chaman et un grand devin : or, bien souvent, c'est le lot des devins d'être aveugle (ou borgne) : pour mieux voir la "vérité", il ne faut plus voir les faux-semblants du monde humain. Ainsi donc, Tarvaa a-t-il inventé le chamanisme grâce à des corbeaux?
Sur les tambours chamaniques sont souvent représentés des esprits-oiseaux (source) |
Dernier point concernant la culture mongole : vous vous souvenez peut-être que les chasses aux ours étaient entourées, un peu partout dans le monde, de précautions rituelles destinées à ne pas vexer cet animal (donc à rester hors de danger). Eh bien, pour éviter d'attirer d'autres ours, quand ils en avaient tué un, les Mongols imitaient le cri du corbeau : cette précaution permettait de faire croire aux autres ursidés que leur confrère était dévoré par des oiseaux, et non dépecé par des Hommes (la vengeance, donc, ne retomberait pas sur eux !).
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D'après lamythologie turco-mongole, non seulement notre sapin de Noël conserve sa belle couleur verte, mais il est investi d'une âme... Maintenant, nous allons l'admirer encore plus...
RépondreSupprimerOui ! Mon beau sapin ;-)
Supprimerla mythologie (en deux mots, c'est mieux) ah ! ce clavier !!!
RépondreSupprimerJolie légende que celle du sapin, je ne pourrai plus regarder les pins ou les sapins sans y penser
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