Dans le deuxième livre du Panchatantra, "L'acquisition des amis", un corbeau occupe une place centrale. Il vit dans
un grand figuier avec d'autres oiseaux. Ce corbeau, nommé
Laghoupalanaka (= "qui vole avec légèreté") voit un jour arriver un
chasseur avec un filet. Vite, il va prévenir tous les habitants du
figuier. Mais le roi des pigeons et son peuple se laissent appâtés par
le grain et sont capturés !
(source) |
Heureusement, en volant tous ensemble, les pigeons parviennent à arracher le filet des mains du chasseur. Ils vont alors
trouver un rat, Hiranyaka (="qui est d'or") et lui demandent de ronger
les rets.
Quand il constate que Hiranyaka le rat a été capable de
délivrer les pigeons, le corbeau Laghoupalanaka juge qu'il serait bon
de s'en faire un ami. Au départ, Hiranyaka se méfie de cet ennemi (il a
probablement déjà vu des corbeaux becqueter des rongeurs). Mais
Laghoupalanaka parvient à le convaincre et ils deviennent bons amis.
"Dès
lors ils ne cessèrent tous les deux de jouir du plaisir
d'entretiens éloquents; ils passèrent le temps à se rendre service
l'un à l'autre. Laghoupatanaka apportait des morceaux de viande
bien propres pour Hiranyaka, et Hiranyaka apportait d'excellents
grains et d'autres aliments exquis pour Laghoupatanaka [...] Ainsi le
rat, touché des bons offices du corbeau, devint si confiant que, fourré
entre ses ailes, il jouissait toujours du plaisir de la conversation
avec lui."
Or, plus tard, suite à une sécheresse, le corbeau se
trouva en danger : il n'avait plus rien à manger et, en outre, les
humains tendaient des filets de toutes parts pour attraper les oiseaux.
Laghoupatanaka décide donc de migrer... mais il est très triste de
quitter son ami le rat. Celui-ci trouve la solution : Laghoupatanaka le
portera sur son dos. Ainsi fut fait.
Les deux compagnons arrivent au
bord d'un étang où vit Mantharaka (=lent) la tortue. Après avoir bien discuté,
ils se lient tous trois d'amitié. Puis, quelques temps après, arrive le
daim Tchitrânga (="qui est moucheté"), pourchassé par des chasseurs. Les
trois animaux lui proposent de rester avec eux et la bande d'amis
devient quatre.
Hélas, un jour, Tchitrânga ne fut absent à leur
rendez-vous. Le corbeau s'envola pour essayer de le repérer, et le vit
prisonnier du piège d'un chasseur. Vite, il appela Hiranyaka pour que le
rat puisse ronger les cordes, et il pria Mantharaka la tortue de garder
leur logis. Mais celle-ci, tourmentée pour son ami, se dirigea
lentement vers le piège. Par manque de chance, le chasseur revenait :
tous les animaux s'enfuirent, l'un en s'envolant, l'autre en se cachant
dans un trou, le troisième en galopant... mais Mantharaka fut trop lente
et le chasseur la ramassa.
Les trois autres amis se désolaient de sa capture. Heureusement, le corbeau mit au point une stratégie pour la sauver
"Que Tchitrânga aille sur le
chemin du chasseur, qu'il s'approche de quelque petit étang et
tombe sur le bord de cet étang, comme s'il était sans vie. Moi,
je monterai sur sa tête et je la piquerai à petits coups de bec,
afin que le méchant chasseur, le croyant mort et se fiant à mes
coups de bec, jette Mantharaka à terre et accoure pour le daim.
Pendant, ce temps tu briseras les liens de la darbha, afin que Mantharaka
entre au plus vite dans l'étang."
Le plan fonctionne et les
amis peuvent retourner vivre heureux au bord de l'étang.
Dans cette
histoire, on voit donc que le corbeau est un animal fidèle, intelligent
et dévoué.
Il faut s'entraider, c'est la loi de la nature (Jean de la Fontaine)
RépondreSupprimerTrès belle histoire, en la lisant elle me rappelait un livre "Les filles de la forêt". quatre animaux qui arrivent l'un après l'autre et deviennent amis, dans le livre se sont 4 ados que l'on découvre l'une après l'autre et qui deviennent amies
RépondreSupprimer