Hier, nous avons parlé des berserkers, ces guerriers-fauves qui se revêtaient de peau d'ours et passaient pour se transformer en bête quand ils entraient en furie.
Ce motif de la peau qui aurait le pouvoir de transformer un être humain en animal est un élément qui revient fréquemment dans les contes. Il apparaît souvent dans les histoires de loups-garous (parfois avec la condition : si la peau est brûlée/cachée l'homme ne peut plus redevenir loup, mais si ce sont ses habits qui disparaissent, il ne peut plus redevenir homme).
Vous connaissez également tous l'histoire de la Belle et la Bête : sous la peau de bête se cache un joli prince... Eh bien, des contes mettent également en scène cette idée d'un homme/prince/gentilhomme caché sous une fourrure d'ours.
Le conte type est, justement, norvégien : il s'agit d'A l'est du Soleil, à l'Ouest de la Lune, histoire recueillie par Peter Christen Asbjørnsen et Jørgen Moe au XIXe siècle (bien entendu, il est beaucoup plus ancien mais se transmettait alors de manière orale).
Illustration de P.J. Lynch |
En voici un résumé :
Un jour de grande tempête, un paysan sans le sou entend frapper à sa porte : un ours se tient sur son seuil et lui demande s'il peut s'abriter chez lui. Il lui promet de lui apporter une grande fortune, mais en échange il dit lui donner la main de sa plus jeune fille. Après un premier refus, la fille en question accepte de suivre l'ours chez lui. Il l'emmène alors dans sa demeure, non pas une sordide caverne comme on pourrait s'y attendre, mais un splendide palais. La jeune fille peut obtenir tout ce qu'elle souhaite. Or, chaque soir, quand elle est dans son lit, elle sent qu'un homme vient l'y rejoindre. Au bout d'un certain temps, elle demande à l'ours si elle peut retourner voir sa famille. L'ours accepte mais lui conseille de ne pas s'entretenir seule à seule avec sa mère. malheureusement, cet entretien a lieu : la fille raconte que chaque nuit un homme la rejoint dans son lit, la mère lui donne une bougie afin qu'elle voit la figure de celui qui se couche avec elle.
La jeune fille accomplit le projet de sa mère : elle découvre qu'il s'agissait de l'ours qui, chaque nuit, se transformait en prince qu'il était réellement. Hélas ! tandis qu'elle contemple son fiancé endormi, quelques gouttes de cire brûlante tombe sur lui et il se réveille. Il révèle alors à la demoiselle la vérité : si elle avait encore dormi avec lui pendant un an, la malédiction lancée par une méchante sorcière qui le transforme en ours aurait pris fin ! Mais maintenant que la jeune fille a vu son véritable visage, le prince-ours doit repartir trouver la sorcière pour l'épouser elle...
Désespérée, la demoiselle va tout entreprendre pour retrouver son fiancé... Pour cela, elle devra marcher pendant longtemps à l'Est du Soleil, à l'Ouest de la Lune...
source |
*Un autre conte norvégien ressemble à cette histoire : L'Ours-Roi Valemon, recueilli par August Schneider aussi au XIXe siècle.
Cette fois, l'histoire parle d'une jeune fille qui convoite la couronne avec laquelle un ours est en train de jouer. L'animal accepter de la lui céder à condition qu'elle devienne sa fiancée. Elle accepte en espérant que les soldats de son père pourront repousser la bête quand elle viendra la chercher... ce qui n'est pas le cas. L'ours parvient à repousser les défenseurs et emporte une jeune fille sur son dos. Par deux fois, on tente de le berner en mettant les sœurs de sa promise à sa place... Mais l'ours découvre la vérité et la fille à la couronne doit finalement le suivre.
Comme dans le conte précédent, elle va découvrir qu'un homme se cache sous la peau de l'ours, qui a été ensorcelé par une sorcière...
Si vous voulez avoir le fin mot de l'histoire, vous pouvez la lire en cliquant ici.
La scène de la jeune fille qui s'en va sur le dos de l'ours est un moment fort du conte et a inspiré de nombreux illustrateurs.
Ici, un dessin de William Stout.
Ils sont beaux ces deux comtes... c'est bien agréable à lire.
RépondreSupprimerTrès jolis contes. Les Princes étaient victimes de chantage par les sorcières. La Belle et la Bête ça me dit vaguement quelque chose hihihi
RépondreSupprimer