Ces deux derniers jours, je vous ai parlé de contes qui mettent en scène des hommes vêtus de peau d'ours... Mais il existe aussi des histoires où c'est une femme qui se vêt ainsi !
Le meilleur exemple est le conte L'Ourse, consigné dans le Pentamerone de Pétrarque (Italie, XVIIe siècle). Cette histoire ressemble plus ou moins à Peau d'Âne, du moins au départ...
Sur son lit de mort, une femme fait jurer à son époux de ne se remarier qu'avec une femme plus belle qu'elle ne l'était. L'homme promet, mais il fait bien vite son deuils. Dès que la défunte est enterré, il se met à rechercher une jolie femme pour la remplacer. Finalement, il arrête son choix sur Prétiosa, sa propre fille qui, bien entendu, n'a aucune envie de l'épouser !
Alors que la jeune fille se lamente, une vieille domestique lui apporte son aide :
"Quand ton père viendra ce soir pour se livrer à sa passion, mets ce petit
morceau de bois dans ta bouche. Aussitôt tu deviendras une ourse et tu
te sauveras, car il aura peur et te laissera fuir. Tu t’en iras droit à
la forêt où, depuis le jour de ta naissance, le ciel te garde ta
destinée. Lorsque tu voudras redevenir femme, tu le pourras toujours :
tu n’auras qu’à ôter le bâtonnet de ta bouche et tu retourneras à ta
forme première."
Ainsi fait Prétiosa : elle se transforme en ourse grâce au petit bâton qu'elle met dans sa bouche et s'enfuit bien loin. Dans la forêt, alors qu'elle a encore sa peau de bête sur le dos, elle rencontre un Prince. Celui-ci a d'abord grand peur en voyant cette ourse, mais il constate ensuite qu'elle est douce et gentille. Il la prend en affection et l'emmène chez lui, où il ordonne qu'on l'installe dans le jardin.
Peu après, alors qu'il regarde par la fenêtre pour voir son ourse, il se rend compte qu'elle s'est transformée en une splendide jeune fille ! Sous le charme, il en devint si amoureux qu'il en devint malade.
"Il répétait sans cesse : « Mon ourse, mon ourse ! » Quand sa mère l’entendit se plaindre ainsi, elle s’imagina que l’ourse lui avait fait quelque mal et elle donna ordre de la tuer. L’ourse était si bonne qu’elle se serait fait aimer des pierres du chemin. Charmés de sa douceur, les serviteurs n’eurent pas le courage de l’abattre...
"Il répétait sans cesse : « Mon ourse, mon ourse ! » Quand sa mère l’entendit se plaindre ainsi, elle s’imagina que l’ourse lui avait fait quelque mal et elle donna ordre de la tuer. L’ourse était si bonne qu’elle se serait fait aimer des pierres du chemin. Charmés de sa douceur, les serviteurs n’eurent pas le courage de l’abattre...
Ils se contentèrent de l'abandonner dans les bois. Quand le Prince apprit la nouvelle, il alla la chercher et demanda à sa mère que l'ourse s'occupe de lui. Au départ, la maman était un peu sceptique, mais l'ourse soigna si bien son fils qu'elle consentit même à ce qu'ils s'embrassent.
"Et, tandis qu’ils étaient museau à museau, le petit bâton tomba, je ne
sais comment, de la bouche de Prétiosa et il resta dans les bras du
prince le plus bel objet du monde. "
Vous pouvez lire le conte en entier en suivant ce lien.
tu en connais de belles histoires à raconter
RépondreSupprimeroui, en effet, superbe !
RépondreSupprimerHihi, heureusement que tant d'auteurs sont passés par-là ! C'est à eux qu'on doit tout ça ;-)
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