Aladdin ou la Lampe Merveilleuse

Aujourd'hui, on va s'éloigner un peu de la mer... Mais nous restons toujours dans le sable ! Pas celui de la plage, celui du désert..
Nous allons parler d'Aladdin, dessin-animé de 1992.

Ce dessin-animé est tiré du conte des Milles et Une Nuits, Aladdin ou la Lampe Merveilleuse. Nous allons d'abord parler un peu de cette histoire avant de revenir sur l'adaptation qu'en a fait Disney...

Les Milles et Une Nuits est un recueil de contes traduits du persan en arabe au 8ème siècle (on peut donc penser que les contes persans datent d'avant le 8ème siècle). Ces contes ont été traduits en français au 18ème siècle, notamment par Antoine Galland.
C'est une œuvre anonyme, qui regroupent plusieurs histoires liées par un même noyau commun.
Shéhérazade en est l'héroïne, elle en est aussi la conteuse.
En effet, Les Milles et Une Nuits raconte l'histoire d'un roi cruel, qui déteste les femmes. Il décide donc d'user de son pouvoir pour se venger d'elles : chaque soir il prend une fille pour épouse qu'il tue au matin.
La courageuse Shéhérazade ne peut pas supporter cette injustice. Elle se porte donc volontaire pour devenir la femme du roi... Mais elle emmène avec elle sa sœur. Un peu avant l'aube, celle-ci demande à son ainée de lui raconter un conte. Shéhérazade s'exécute... Mais le soleil se lève avant qu'elle ait pu terminer...
Le roi, qui brûle de savoir la fin du conte, remet au lendemain son exécution... Mais chaque matin, soit Shéhérazade n'a pas fini le conte de la veille, soit elle en a commencé un autre qu'elle laisse en suspens... Le roi lui laisse donc chaque fois la vie sauve pour le plaisir d'entendre la fin de l'histoire !

Shéhérazade et le sultan par le peintre persan Sani ol-Molk (1849-1856).

 Maintenant que vous connaissez la trame des Milles et Une Nuits, je vais vous parler plus précisément de celle d'Aladdin...

Aladdin est un jeune garçon qui vit seul avec sa mère depuis que son père est mort. Un jour, un étranger arrive dans la ville et se présente devant la maison d'Aladdin. Quand celui-ci lui apprend que son père n'est plus de ce monde, l'homme éclate en sanglot:

"Je suis votre oncle ; et votre père était mon bon frère. Il y a plusieurs années que je suis en voyage ; et dans le moment que j’arrive ici avec l’espérance de le revoir, et de lui donner de la joie de mon retour, vous m’apprenez qu’il est mort!"

Aladdin est heureux de rencontrer cet oncle inconnu, d'autant plus que celui-ci le prend sous son aile pour mener à bien son apprentissage. Mais il s'agit en fait d'un imposteur :

" Cet étranger était un magicien insigne, que les auteurs qui ont écrit cette histoire, nous font connaître sous le nom de magicien africain"

Le magicien africain profite de la candeur d'Aladdin pour l'emmener dans une caverne, à l'intérieur de laquelle lui-même ne peut pas pénétrer.

 "Apprenez donc présentement que sous cette pierre que vous voyez, il y a un trésor caché qui vous est destiné, et qui doit vous rendre un jour plus riche que les plus grands rois du monde. Cela est si vrai, qu’il n’y a personne au monde que vous à qui il soit permis de toucher cette pierre, et de la lever pour y entrer : il m’est même défendu d’y toucher, et de mettre le pied dans le trésor quand il sera ouvert"

 Il confit au jeune homme la tâche de ramener une lampe...

 "Descendez dans ce caveau ; quand vous serez au bas des degrés que vous voyez, vous trouverez une porte ouverte qui vous conduira dans un grand lieu voûté et partagé en trois grandes salles l’une après l’autre. Dans chacune vous verrez à droite et à gauche quatre vases de bronze grands comme des cuves, pleins d’or et d’argent ; mais gardez-vous bien d’y toucher.[...] Quand vous serez sur la terrasse, vous ver- rez devant vous une niche, et dans la niche une lampe allumée ; prenez la lampe, éteignez-la ; et quand vous aurez jeté le lumignon et versé la liqueur, mettez-la dans votre sein, et apportez-la moi"

Illustration de Max Liebert (1912)

Il s'agit bien entendu d'une lampe magique, à l'intérieur de laquelle loge un génie qui a l epouvoir d'exaucer tous les souhaits de celui qui détient sa lampe. 

Le magicien compte bien s'approprier la lampe, mais quand Aladdin se montre à l'entrée de la crevasse, il refuse de donner la lampe à son "oncle" avant que celui-ci l'ait aidé à sortir... Exaspéré, l'africain finit par abandonner Aladdin dans le trou, le vouant ainsi à une mort certaine... mais cela le pousse à abandonner également la lampe !

Aladdin réussit à sortir en frottant un anneau que le magicien lui avait donné...

" Aussitôt un génie d’une figure énorme et d’un regard épouvantable s’éleva devant lui comme de dessous la terre, jusqu’à ce qu’il atteignît de la tête à la voûte, et dit à Aladdin ces paroles :

« Que veux-tu ? Me voici prêt a t’obéir comme ton esclave, et l’esclave de tous ceux qui ont l’anneau au doigt, moi et les autres esclaves de l’anneau. »"

Aladdin et le génie (XIXème siècle)

Quand, une fois sorti, Aladdin frotte la lampe, il se passe la même chose : un génie apparaît et se plie à ses volontés.

Grâce au pouvoir des deux génies, Aladdin et sa mère, jusque là pauvre, connaissent une vie d'abondance. Le jeune homme épouse la princesse Badroulboudour, fille du sultan, et ils mènent une vie heureuse...Enfin, jusqu'à ce que le magicien africain et son frère cherchent à récupérer la lampe et l'anneau ! Aladdin est alors entrainé dans de nouvelles péripéties, et doit sauver sa princesse enlevée par les magiciens ou déjoués leurs ruses et leurs déguisements...

Badroulboudour et le magicien africain déguisé en vendeur de lampes (illustration d'Albert Robida)