Vous avez sûrement été étonnés (dégoûtés !) d'apprendre que les anciens Romains et Égyptiens mangeaient des souris... Oui, mais c'était pour se soigner !
Néanmoins, il avaient bien des goûts particuliers puisqu'ils consommaient, par plaisir, un autre trotte-menu : le loir.
Les Romains élevaient des loirs spécialement pour leur table. Voilà ce qui est écrit à ce propos par Varron, dans son livre L'Agriculture en 37 av.J.C
L’enceinte où l’on élève des loirs [est environné de murailles] de pierre lisse ou bien crépies en dedans, pour que les loirs ne puissent trouver jour à s’échapper. On plantera dans cette enceinte de jeunes chênes qui portent du gland; et quand il ne s’en trouve point sur les arbres, il faudra en jeter aux loirs, ainsi que des châtaignes, pour leur servir de nourriture. Il y sera pratiqué des trous assez larges pour qu’ils puissent y faire leurs petits. Ne leur prodiguez pas l’eau. Les loirs boivent peu, et ils aiment être à sec. On les engraisse dans des vaisseaux tels qu’on en voit dans beaucoup de fermes, et qui ne ressemblent point aux vaisseaux ordinaires. Les potiers qui les fabriquent ont soin d’y pratiquer sur les côtés des rainures et un enfoncement servant à passer à ces animaux la nourriture qui leur convient, et qui consiste en glands, noix ou châtaignes; on pose par-dessus un couvercle, et privés de jour, ces loirs engraissent promptement.
Ces "vaisseaux" auxquels fait allusion Varron sont appelés glirarium (de glis = loir).
Il s'agit d'un grand vase percé de trous pour que les loirs puissent respirer. A l'intérieur des passerelles couraient en spirales et des sortes d'entonnoirs sur les côtés permettaient de glisser la nourriture.
Plongé dans le noir, le loi pensait que la mauvaise saison arrivait et se gavait de tout ce qu'on lui donnait.
Glirarium conservé au Musée Etrusque de Chiusi
Glirarium conservé au Musée archéologique de Castro dei Volci
source
Traduction de la légende :
1) couvercle
2) cuvette pour la nourriture
3) passerelles
4) trous d'aération
Soit dit en passant, le poète Martial écrivait, à propos des loirs : Je passe tout l'hiver à dormir, et je ne suis jamais si gras que lorsque le sommeil est mon seul aliment. (livre 13, LIX)
Quand on décidait de servir du loir au banquet, un esclave exhibait le pauvre animal et le pesait devant les convives. Il était ensuite farci avec du hachis de porc, cuit dans la tegula (une tuile) ou au clibanus (sorte de plat muni d'un couvercle).
Dans le Satiricon de Pétrone (vers le 1er siècle) le loir est servi dégoulinant de miel et saupoudré de pavot.
Bon appétit !
Beurk ! loir ou ragondin, j'ai vraiment pas envie d'en goûter ! beurk, beurk ....
RépondreSupprimerMême pas en pâté ? ;-)
RépondreSupprimerEncore une petite bête dégoulinante de miel, je repasse mon tour. la fabrication des glirariums est très astucieuse
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