Toujours à propos du lièvre dans les histoires naturelles antiques, Xénophon (auteur athénien du IVe s. av. J.C), dans son traité sur la chasse, écrit notamment :
-Les
traces du lièvre sont longues en hiver, à cause de la longueur des
nuits, courtes en été par la raison contraire : donc le lièvre aurait une
activité nocturne
-Son poil lui sert de couverture, vu qu'il est épais et moelleux : on insiste encore sur le caractère velu
-Lorsqu'il
veille, il cligne les paupières; durant le sommeil, il les tient
ouvertes et immobiles : ses yeux demeurent fixes : on a donc une croyance selon
laquelle le lièvre dort les yeux ouverts : il est toujours à
l'affut, prêt à détaler au moindre danger.
-
Sur les "îles sacrées, il est défendu d'y introduire des chiens. Il
suit de là qu'un très petit nombre des lièvres qui s'y trouvent sont
pris à la chasse, et que le reste venant à multiplier, il y en a en
surabondance" : on peut voir là les traces d'un culte du lièvre,
peut-être lié à la déesse Artémis, protectrice de cet animal.
-
Le lièvre, pour plusieurs raisons, n'a pas la vue perçante ; il a les
yeux saillants, et ses paupières courtes ne peuvent se joindre pour se
fermer, ce qui rend sa vision vague et confuse. [...] Sa vitesse
contribue même à la lui troubler; il est déjà bien loin d'un objet avant
d'avoir distingué ce que c'est. D'ailleurs, la crainte des chiens
attachés à sa poursuite lui ôte toute prévoyance. Cela fait que, se
heurtant partout sans rien voir, il va tomber dans les rets. : Bien qu'il
dorme les yeux ouverts, le lièvre aurait donc besoin de lunettes pour
mieux y voir !
-Une
preuve de sa légèreté, c'est que, même à un départ tranquille, il
bondit; jamais personne n'a vu et ne verra un lièvre au pas
-Le lièvre, en effet, tourne beaucoup sans savoir où s'arrêter : il est
d'ailleurs habitué à ruser sur les voies, sachant que c'est par là qu'on
le suit : il s'agit donc d'un animal rusé.
Plutarque
aussi, dans ses Propos de Table, note aussi que "l'organe de la vue est
infatigable chez le lièvre : au point qu'il dort même les yeux ouverts."
(Propos de Table, livre IV)
(Pour
en savoir plus sur les conseils de Xénophon pour chasser le lièvre dans
la Grèce Antique, vous pouvez lire son livre de la Chasse)
Pour conclure :
Le
lièvre a été assez bien cerné par les naturaliste antique, mais ceux-ci
ont aussi contribuer à propager des clichés : animal qui se nourrit de
neige, hermaphrodisme, assimilation du lièvre avec la lubricit, animal qui dort les yeux ouverts...
Son côté velu, il ne marche jamais au pas, et qui n'aurait pas une bonne vue... attendons de voir du côté odorat ...
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