Il apprend que l'échiquier appartient au Roi Merveille, lequel accepte de le lui céder à condition qu'il lui rapporte l'épée à deux renges du roi Amoran. Celui-ci veut bien lui donner son épée, mais il doit avant aller lui chercher la princesse Isabelle, jeune fille dont il est amoureux et que son père garde farouchement sur ses terres.
En chemin pour secourir la demoiselle, Gauvain arrive près d'une rivière de feu. Là, il dresse son campement pour dormir
"Pendant qu'il dormait ainsi, un renard surgit d'un fourré avoisinant et se dirigea vers lui. Le renard commença par lui enlever l'épée qu'il traina jusqu'à un buisson pour l'y cacher. Puis, de ses dents aiguës, il vrisa le bouclier de Gauvain et déchira ses vêtements. C'est alors que Gauvain s'éveilla en sursaut. Il constata l'état dans lequel il était et aperçut le renard près de lui. Comprenant que l'animal était l'auteur de ce forfait, il le saisit de ses mains puissantes et se préparait à l'étrangler quand le renard se mit à parler :
"Ne me tue pas, dit-il, car je peux t'aider à trouver ce que tu cherches !"
Gauvain fut bien ébahi. Il lâcha le renard.
"Qui es-tu donc? demanda-t-il
-Je n'ai pas toujours été sous cette forme, dit le renard. J'étais un jeune homme d'une noble famille, mais ma marâtre, qui voulait privilégier son fils à elle, m'a lancé un sortillège. C'est pourquoi je suis sous l'aspect d'un renard. Mais j'ai cependant gardé la voix d'un homme. Ecoute-moi bien : si tu me fais confiance, je vais t'indiquer comme pénétrer dans la forteresse du magicien Assentin. Car si tu parviens à le vaincre, le sortillège qui pèse sur moi sera levé. J'ai donc tout intérêt à ce que tu réussisses dans ton entreprise. Si j'ai déchiré tes habits, brisé ton bouclier et caché ton épée, c'était pour voir comment tu pouvais réagir."
(Le renard indique à Gauvain un souterrain qui lui permet de passer sous la rivière de feu et de délivrer la princesse Isabelle. Ils s'enfuient ensemble).
Gauvain et Isabelle se retrouvèrent dans l'enclos du renard. Celui-ci les attendait.
"Maintenant, dit le renard à Gauvain, tu peux me toucher du plat de cette épée".
Gauvain posa l'épée sur le dos du renard : aussitôt, celui-ci disparut dans une brume dorée et, quand la brume fut dissipée, ils virent un beau jeune homme blond qui les saluait.
"Merci à toi, Gauvain, le meilleur des chevaliers ! s'écria-t-il. Grâce à ton courage et à ta ténacité, tu as permis que fût levé le sortilège qui m'accablait. Maintenant, je vais pouvoir retourner dans mon pays et demander justice contre celle qui m'avait plongée dans cet état."
(Le Cycle du Graal, Les chevaliers de la table Ronde, J. Markal, d'après un récit néerlandais : Gauvain et l'échiquier)
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belle histoire, agréable à lire.... Arthur va récupérer l'échiquier, le Roi merveille l'épée, et le roi Amoran la princesse... C'est bien comme ça que se présente l'affaire ? :-)
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