Lancer de renard

Peut-être pratiquez-vous (ou êtes vous supporter d'une équipe) un sport tel que le foot, le rugby, l'équitation, la natation ou même l'agility !

L'été dernier, je vous ai initié au hobby horsing, ce drôle de sport équestre... sans cheval !
Cette année, je vais vous faire découvrir un sport non moins bizarre, qui se pratique non avec un cheval, non avec un chien, ni même avec un flamand rose et un hérisson (tel le croquet de la Reine de Coeur d'Alice)... mais avec un renard (voir plusieurs).

Ce sport, le lancer de renard (ou Fuchsprellen en allemand, car ce sport est d'origine germaine) est un jeu de bourrins dont le principe est simple :
Installez-vous de préférence à l'extérieur, mais dans un lieu clôturé pour éviter que les renards se carapatent.
Invitez un ami, car le lancer de renard nécessite un coéquipier.
Munissez-vous d'une corde ou d'un morceau de tissu long. Bien sûr, il vous faudra aussi un (ou plusieurs) renard(s). 
Étendez la corde droite et positionnez-vous à chaque extrémité avec votre ami.
Une tiers personne va faire rentrer un renard dans l'espace de jeu. Tenez-vous prêt ! Quand l'animal passe au-dessus de votre corde, tendez-la d'un coup pour propulser le renard le plus haut possible dans les airs !

Vous pouvez organiser des concours : le duo qui réussit à envoyer son renard le plus haut possible remporte la compétition ! Attention, les champions sont capables de lancer leurs renards à plus de sept mètre de haut !
Si vous êtes nombreux, vous pouvez aussi vous amuser à lancer un renard d'une corde à une autre, bref à vous le renvoyer comme une balle de ping pong.

Et voilà, le fuchsprellen n'a plus de secret pour vous ! A quand les Jeux Olympiques ?

source

Heureusement, ce sport barbare, pratiqué entre le 17e et le 18e siècle, n'a plus court aujourd'hui (ouf !). N'empêche que de nombreux rois ou nobles ont organisé des tournois de lancer de renard, ou d'autres animaux, tels que chats sauvages, loups, marcassins, blaireaux... Le projectile connaissait un bien triste sort puisque, comme on s'en doute, il survivait rarement à son vol plané.

Les renards restaient les animaux les plus prisés pour ce sport, car les chats sauvages "n'offrent pas un sport agréable, car lorsqu'ils n'enfoncent pas leurs griffes ou leurs dents dans le visage ou les jambes des lanceurs, ils s'accrochent à la corde avec fureur, et il est presque impossible de lancer un de ces animaux avec agilité". (source)
Quant aux marcassins, un témoignage raconte qu'ils saccagèrent les robes à panier de ces dames (oui oui mesdames, le lancer d'animaux est un sport féminin autant que masculin) lors d'un concours organisé à Dresde par  Auguste II de Pologne.