la bête du Gévaudan

Comme je reviens d'Ardèche, autant vous parler de la Bête du Gévaudan.
Cette Bête mystérieuse a sévit dans l'ancienne province du Gévaudan, qui  se partage aujourd'hui entre La Lozère, la Haute Loire, Le cantal ainsi que l'Ardèche. A la fin du 18ème siècle, une série d'attaques et de meurtres sanglants eurent lieu sur ce territoire. On soupçonna pendant longtemps comme responsable  un loup, voire une meute de loups; mais aujourd'hui, cette hypothèse est remise en cause.

En tout la Bête a sévit pendant 3 années. On recense environ 250 attaques dont 130 mortelles et plus de 70 où des personnes furent blessées.Les seules personnes  ayant réchappées à la Bête furent celles qui furent secourues ou étaient en groupe. On estime que  58% des attaques  étaient subis par des enfants et 68% par des personnes de sexe féminin. Il faut aussi noter que les années de la  Bête du Gévaudan furent une période de « guerre aux loups » dans tout le Royaume. La culpabilité des loups dans cette affaire causa la mort de plus de 200 d’entre eux en Gévaudan, entre 1764 et 1767.

La plupart des victimes rescapées ont donné une telle description de la Bête : 
Grande comme un veau d’un an, la tête large, le poil roux et abondant, une tache blanche sur le poitrail et une queue longue et touffue. Sur son dos, une raie noire la traverse de l’encolure à la queue. Invulnérable, aucune arme tranchante ou à feu de semble l'atteindre. Elle semble connaître les stratégies des hommes, échappe aux pièges, aux battues, aux appâts.

Mais cet animal étrange a aussi suscité l'intérêt de la France toute entière, et même des pays voisins. Complaintes ,gravures, unes des journaux... L'image de la Bête a été multipliée et parfois dénaturée. De fait, elle est devenue un monstre fantastique, et il n'est pas rare qu'on lui attribue  un corps recouvert d'écailles, des sabots de cheval, un museau de cochon... certains sont mêmes allés jusqu'à affirmer qu'elle marchait sur deux pattes ou était capable de parler ! 

L'imagination des français lui a donné de nombreux noms : Une hyène, un ours brun, un glouton, un tigron, une espèce hybride (entre ours et louve, hyène et loup…), un loup-garou ou un meneur de loup et son fidèle compagnon démoniaque , un grand singe, un Léviathan envoyé par Dieu pour punir les gens du Gévaudan de leurs fléaux, un ou des loup(s) enragé(s), un ou des chien(s) errant(s)… On remarque que beaucoup d’hypothèses relèvent du fantastique, voire du diabolique.

 Plus récemment, on a pensé qu'il pouvait s'agir d'un homme, voire d'une sorte de Jack l’Éventreur Français qui aurait  dressé un animal à tuer et l'aurait revêtu d'une cuirasse pour le rendre invulnérable.  En effet, un certain nombre de cadavres  a été retrouvé « arrangé » : des corps déshabillés, ou au contraire mutilés puis recouverts de leurs vêtements, des coutures défaites proprement, des têtes tranchées nettement… Tous ces détails étaient à l’époque vus comme un acte de sorcellerie de plus de la part de la diabolique Bête. Le fait que les victimes étaient principalement des femmes ou des enfants peut aussi être interprété comme l’acte d’un violeur. En outre, le caractère et le physique de la Bête ne sont pas semblables à celui d’un loup, qui a bien trop peur d’un homme pour s’attaquer à lui, sauf s’il est atteint de la peste. Mais il ne peut s’agir de cette maladie non plus, car quand des crises ont lieu, l’animal meurt quelques jours plus tard. 

Certains ont vu une hyène dans la Bête du Gévaudan

La Bête est prétendument morte le 19 juin 1767, tuée par Jean  Chastel, réputé pour être sorcier. Son identité reste encore aujourd'hui un des plus grands mystères jamais résolu... Et vous, qu'en pensez-vous ?