Nous avons vu de nombreuses représentations de rats à travers l'Histoire en Europe. Il est temps de voyager un peu maintenant !
On ne trouve pas beaucoup d'éléphants en France, mais on a coutume de dire que les pachydermes ont peur des souris. Pour le vérifier, il faudrait aller en Asie ou en Afrique.
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D'où vient cette croyance ? Déjà pendant l'Antiquité, ce mythe de la souris terrifiant l'éléphant aurait été répandu : on pensait que le petit rongeur pouvait rentrer dans la trompe du mastodonte et remonter jusqu'à son cerveau pour le grignoter (!) Cette rumeur est bien entendue infondée.
Certaines études ont été menées pour tenter de confirmer ou d'infirmer cette croyance : on a placé des souris devant des éléphants pour observer leurs réactions. Or, si certains ont eu des mauvais de recul ou de peur, d'autres n'ont manifesté aucune émotion.
En réalité, les éléphants sont tellement gros qu'ils ne remarquent probablement pas les souris. Quand ils s'aperçoivent de leur présence, c'est surtout un mouvement soudain qui peut les surprendre (ils ne sont pas les seuls dans ce cas-là : si une souris jaillit devant tout-à-coup devant un cheval, il va probablement s'emballer car il ne s'y attendait pas).
Une semblable surprise causée par n'importe quel petit animal (imaginons un lapin ou un chat) causera certainement autant d'émoi à l'éléphant qu'une souris.
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Cette légende est donc plus probablement symbolique. Comme David et Goliath et comme c'était déjà le cas pour le Lion et la Souris, Éléphant et Souris sont des animaux antithétique : immense et lent pour l'un, petit et rapide pour l'autre. L'idée que le plus faible puisse effrayer le plus fort a un côté réconfortant pour nous et sert à nous donner une morale (la raison du plus fort n'est pas toujours la meilleure, n'en déplaise à Monsieur de La Fontaine)
Cette image a également un côté humoristique qui a souvent été utilisé dans les histoires, les dessins-animés...
Disney a même réalisé un petit dessin-animé montrant un éléphant aussi petit qu'une souris, nommé Goliath II et qui est le seul de sa bande à n'avoir pas peur des trotte-menus.
Par ailleurs, La Fontaine a écrit une fable sur un éléphant et un rat... qui compare leur différences de tailles mais ne montre pas que le premier est effrayé par le second :
LE RAT ET L'ELEPHANT
Se croire un personnage est fort commun en France.
On y fait l’homme d’importance,
Et l’on n’est souvent qu’un bourgeois :
C’est proprement le mal françois .
La sotte vanité nous est particulière.
Les Espagnols sont vains, mais d’une autre manière.
Leur orgueil me semble en un mot
Beaucoup plus fou, mais pas si sot.
Donnons quelque image du nôtre,
Qui sans doute en vaut bien un autre.
Un Rat des plus petits voyait un Eléphant
Des plus gros, et raillait le marcher un peu lent
De la bête de haut parage,
Qui marchait à gros équipage.
Sur l’animal à triple étage
Une Sultane de renom,
Son Chien, son Chat, et sa Guenon,
Son Perroquet, sa vieille, et toute sa maison,
S’en allait en pèlerinage.
Le Rat s’étonnait que les gens
Fussent touchés de voir cette pesante masse :
Comme si d’occuper ou plus ou moins de place
Nous rendait, disait-il, plus ou moins importants.
Mais qu’admirez-vous tant en lui vous autres hommes?
Serait-ce ce grand corps, qui fait peur aux enfants ?
Nous ne nous prisons pas, tout petits que nous sommes,
D’un grain moins que les Éléphants.
Il en aurait dit davantage ;
Mais le Chat sortant de sa cage
Lui fit voir en moins d’un instant
Qu’un Rat n’est pas un Éléphant.
j'ai revu avec plaisir ce petit dessin animé.
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