samedi 5 décembre 2020

Les Patins d'argent

 Je vous laisse lire aujourd'hui un extrait du roman Les Patins d'Argent de Mary Mapes Dodge (1856). 
 
L'intrigue se déroule en Hollande durant le mois de Décembre. Le titre doit son nom à un événement qui tient en haleine les personnages tout au long du roman : une course de patinage va être organisée pour les enfants sur les canaux gelés et les deux vainqueurs (filles et garçons) remporteront des patins d'argent. 
En effet, la glace qui recouvre les cours d'eau permet aux Hollandais de se déplacer à patin. Deux d'entre eux, Hans et Gretel, sont trop pauvres pour pouvoir s'en acheter de vrai : ils se sont contentés de les fabriquer avec de vieux sabots. S'ils sont aussi miséreux, c'est parce que leur père, qui autrefois avait caché leur pécule, a perdu la raison suite à un accident...

Le roman est surtout le prétexte à nous offrir une visite des Pays-Bas : un garçon anglais débarque chez son cousin, qui l'emmène faire un tour des merveilles hollandaises avec un groupe d'écoliers. 

Mais aujourd'hui, je vous propose un extrait qui se passe la veille de St Nicolas.

Le jour de Noël est en Hollande, comme dans toute la chrétienté, consacré à des cérémonies religieuses, et donne lieu à des réunions de famille ; mais la grande fête des enfants en Hollande c’est la fête de saint Nicolas. Dès la veille, et dans toutes les familles, filles et garçons sont pris d’une sorte de fièvre, fièvre de joie et d’impatiente attente. Pour quelques-uns, cependant, c’est une époque redoutable. Le saint est fort sincère, et les enfants qui ne se sont pas bien conduits dans le courant de l’année savent d’avance qu’aucune vérité ne leur sera épargnée ce jour-là. Saint Nicolas sait tout, rien ne lui est caché ; les fautes les plus secrètes, il les connaît et les punit d’une réprimande publique. Quelquefois même on a vu le saint apparaître dans les maisons où il se trouve des enfants véritablement méchants, avec des verges, de grandes verges sous le bras. Sont-elles trempées dans le vinaigre ? je l’ignore, mais ce n’est pas impossible. Sans doute le saint n’use pas lui-même de cette arme vengeresse, mais il en recommande, quand il y a lieu, l’usage aux parents.

 Les jeunes gens avaient bien fait de se hâter de regagner leurs demeures, car moins d’une heure après leur rentrée, le saint avait fait son apparition dans la moitié des maisons hollandaises. Il a le privilège de pouvoir être partout à la fois. 

En même temps qu’il rendait visite au roi dans son palais, il se présentait chez les parents d’Annie Bowman. Je crois bien qu’un petit écu d’argent eût suffi à payer tout ce que le bon saint porta ce soir-là chez le paysan Bowman. Mais un petit écu peut quelquefois faire autant de plaisir dans la maison du pauvre que des centaines et des milliers de francs dans les palais des princes. 

 

Illustrations par TH Schuler.

 

3 commentaires:

  1. Tu nous fait toujours connaître de belles histoires, malheureusement le livre n'est pas à la médiathèque :(

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je l'ai lu avec wikisource : https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Patins_d%E2%80%99argent/Texte_entier

      Si lire sur l'ordi ne te rebute pas.

      Supprimer


Pour laisser un commentaire :
Choisissez dans l'onglet déroulant " Nom/url"
Une fenêtre "Modifier le profil" va s'ouvrir.
Entrez votre pseudo, laissez la case url vide.
Vous n'avez plus qu'à me laisser votre petit message !