Ronsard nous parle du pouvoir de devin des chats, et après nous avoir dit que les Égyptiens ont raison de vénérer un tel animal, il nous explique la crainte qu'ils lui inspirent, pour finir par louer le bon gardien qu'est le chat...
... On ne vit homme qui tant haïsse au monde,
les Chats que moi d'une haine profonde :
je hais leurs yeux, leur front et leur regard,
Et les voyant je m'enfuis autre part;
Tremblant des nerfs, des veines et des membres,
Et jamais Chat n'entre dedans ma chambre,
J’abhorre ceux qui ne sauraient rester
Sans voir un Chat auprès d'eux demeurer.
Et, toutefois, cette bête hideuse,
Vint se coucher tout auprès de ma tête,
Cherchant le mol d'un plumeux oreiller :
Car volontiers à gauche je sommeille
Jusqu'au matin quand le coq me réveille.
Le Chat cria d'un miauleux effroi :
Je m'éveillai comme tout hors de moi,
Et en sursaut mes serviteurs j'appelle :
L'un allumait une ardente chandelle,
L'autre disait qu'un bon signe c'était
Quand un Chat blanc son maître flattait;
L'autre disait que le Chat Solitaire
Etait la fin d'une longue misère
Alors, fronçant les plis des mon sourcil,
La larme à l’œil je leur réponds ainsi :
Le Chat devin miaulant signifie
Une fâcheuse et longue maladie,
Et que longtemps je garderai la maison,
Comme le Chat qui en toute saison
De son seigneur le logis n’abandonne,
Et soit Printemps, soit Eté, soit Automne,
Et soit Hiver, soit de jour, soit de nuit
Ferme s'arrête, et jamais ne s'enfuit,
Faisant la ronde et la garde éternelle
Comme un soldat qui fait la sentinelle...
Cherchant le mol d'un plumeux oreiller.....
RépondreSupprimerJe ne sais pas si Zézé a lu Ronsard.... mais cette phrase lui parlerait surement :-) !
Oui et aussi : " Le Chat cria d'un miauleux effroi :
SupprimerJe m'éveillai comme tout hors de moi" ^^