vendredi 16 décembre 2016

La Reine des Neiges : 7 histoires en 1

Le dessin-animé dont je vous ai parlé hier, est (très) librement inspiré d'un conte d'Andersen du même titre, publié en 1844.

Vous allez voir que ce conte est en réalité très différent de celui proposé par Disney...


La Reine des neiges est en réalité un conte un peu particulier, car il est lui-même composé de sept histoires, qui en font presque un roman miniature en sept chapitres. En effet, si chaque passage se rattache à un même fil conducteur, chacune peut se lire individuellement comme une petite histoire indépendante... pourquoi ne pas en lire une chaque soir ? Comme une saga ou une série dont on retrouve les mêmes personnages principaux dans plusieurs épisodes ?



Illustration de Margaret W. Tarrant

Aujourd'hui, je vous propose de découvrir les deux premières histoires...


1ère histoire : qui traite du miroir et de ses morceaux

Le premier personnage de notre histoire est "un vilain merle, le plus méchant de tous, le Diable". Il crée un miroir extraordinaire, dans lequel "tout ce qui était mauvais et déplaisant [...] prenait des proportions excessives".

Les diablotins veulent porter ce miroir jusqu'aux anges mais "Tout à coup le miroir trembla tellement qu’il échappa aux mains des diablotins impudents ; il retomba sur la terre où il se brisa en des milliards de billiards de morceaux."

Le vent se met à souffler et répand les morceaux de verre de par le monde... certains atterrissent dans les yeux des hommes "et les gens voyaient tout en mal, tout en laid et tout à l’envers". Mais, bien pire, certains morceaux pénètrent le cœur des gens "alors c’était épouvantable, le cœur de ces personnes devenait comme un morceau de glace, aussi froid et aussi insensible."

Illustration d'Edmund Dulac
2ème histoire : Un petit garçon et une petite fille

Vous l'avez compris, on ne parle guère d'une Reine des Neiges au début de ce conte... patience patience, elle va arriver !

La 2ème histoire parle de deux amis, une petite fille, Gerda, et un petit garçon, Kay. Un jour, en hiver, une grand-mère compare les flocons de neige à des "abeilles blanches".

"Ont-elles aussi une reine ?" demande le Kay.

La grand-mère explique qu'en effet, c'est la Reine des Neiges qui, en Hiver, couvre les carreaux de givre en regardant à travers les fenêtres.

Le soir, Kay regarde par la fenêtre et y voit la Reine des Neiges : le plus grand des flocons grandit, grandit "et finit par former une jeune fille plus grande que Gerda, habillée de gaze blanche et de tulle bordé de flocons étoilés. Elle était belle et gracieuse, mais toute de glace"


Les jours passent et l'Eté revient. Un après-midi qu'ils jouent sous les rosiers en fleurs, "voilà que Kay s’écrie : « Aïe, il m’est entré quelque chose dans l’œil. Aïe, aïe, quelque chose m’a piqué au cœur. » [...]C’était un des morceaux de ce terrible miroir [...] ; l’atome funeste a pénétré jusqu’au cœur, qui va se raccornir et devenir comme un morceau de glace"

Dès lors, tout ce que Kay aimait lui semble exécrable : les roses et les images de ses livres sont laids à ses yeux, il ne croit plus aux histoires de la grand-mère, ne joue qu'à des jeux raisonnables, se moquent des gens et "alla jusqu’à taquiner la petite Gerda, qui lui était dévouée de toute son âme".


L'Hiver revient. Kay part jouer sur la place avec son traineau. "Là, sur la grand’place, les gamins hardis attachaient leurs traîneaux aux charrettes des paysans et se faisaient ainsi traîner un bout de chemin". C'est ce que fait le garçon... mais voilà que le traîneau auquel il s'est accroché s'élance à toute vitesse hors de la ville et file comme le vent sans que Kay, effrayé, ne parviennent à se détacher. "Tout d’un coup le traîneau tourna de côté et s’arrêta. La personne qui le conduisait se leva [...] Cette personne était une très-grande dame : c’était la Reine des Neiges".

La Reine des Neiges embrasse Kay."Le baiser était plus froid que glace, et lui pénétra jusqu’au cœur qui était déjà à moitié glacé". Au deuxième baiser qu'elle lui donne "Il n’eut plus alors le moindre souvenir pour la petite Gerda, pour la grand’mère ni pour, les siens."

« Maintenant je ne t’embrasserai plus, dit-elle, car un nouveau baiser serait ta mort. »

Kay part donc vivre avec la Reine des neiges, le coeur gelé ,sans plus se souvenir de sa bonne amie Gerda... 


Illustration de Christian Birmigham

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